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Libéré, délivré !

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Le bureau serait-il, en France, le grand perdant de la crise immobilière, l’actif sacrifié sur l’autel de la déprime économique ? Pas si sûr… ll faut prendre garde à ne pas s’arrêter trop longtemps sur les chiffres inédits de la demande placée qui témoignent au mieux d’une situation schizophrénique, au pire d’une situation catastrophique sur le marché des bureaux hexagonaux. Une fois considérés un taux de vacance inédit et une suroffre sur les marchés de périphérie, il faut pointer du doigt les raisons d’espérer. J’en vois au moins trois.

  • La France demeure l’un des pays dans le monde les plus vertueux en termes de retour des salariés au bureau. N’en déplaise aux Cassandre, notre pays semble avoir trouvé un subtil équilibre favorable au présentiel, mais surtout un équilibre pérenne, encadré, mesuré et maîtrisé, faisant sans doute pâlir de jalousie les entreprises américaines. Quoi de plus rassurant.
  • Le marché traditionnel des bureaux français entame sa bascule vers le bureau opéré. Nombre de transactions enregistrées sur ce segment de marché semblent ne pas entrer dans la comptabilité tertiaire. Pourtant, il s’agit là d’une tendance de fond qu’il va bien falloir, à un moment donné, intégrer, mesurer, chiffrer… L’un des majors de l’immobilier tertiaire, Covivio, ne cache pas sa volonté de déployer du bureau opéré sur tous ses actifs. Quoi de plus évident.
  • Les utilisateurs ont certes repris le pouvoir sur le marché dans ce grand balancier de la relation propriétaire/locataire. Ce n’est que logique dans un marché où la demande devrait driver l’offre. Mais ils n’ont pas déserté les « marketing suites ». Au-delà de la légitime question financière, leur problématique première reste de réinventer (désolée pour cette sémantique usée et abusée) leur outil de travail en un lieu de cohésion et de co-création, laissant la place à l’imagination plutôt qu’au savoir. Quoi de plus enthousiasmant.

Alors que s’ouvre le plus grand salon de l’immobilier tertiaire en France – le Simi –, l’industrie immobilière a rendez-vous avec son futur. Elle est là, cette révolution copernicienne, il est à nos portes, ce changement de paradigme qui embarque dans son sillage les autres classes d’actifs. L’épopée du bureau reflète les changements de rapport au travail et de rapport au temps comme la mutation du commerce a incarné les modifications de consommation. Il ne faut jamais désespérer du changement. Bureau outragé, bureau brisé, mais bureau (enfin) libéré !


Édito issu du Business Immo Global 201.

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