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Investissement : 4 craintes et 1 espoir

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Il faut toujours se méfier des chiffres... Les dernières productions statistiques d’Immostat-IPD et de Cushman & Wakefield - qui annoncent une explosion des montants investis de plus de 40 % au 1er trimestre 2013 - en sont la preuve la plus éclatante. Derrière la belle façade, la réalité est toute autre avec un marché hexagonal de l’investissement qui va nécessairement reculer en 2013. Pour quatre motifs.

Mon premier est mécanique. Plus que jamais, l’offre de produits sur le marché - que d’aucuns considèrent comme exsangue en raison du coup de frein sur la production neuve - se révèle en criante inadéquation avec la demande dont les desiderata n’ont pas varié d’un iota. Les investisseurs veulent toujours du core, du prime, du sécurisé. Et les représentants de la « New Money » - fonds souverains en tête - ont un tel appétit que les sommes à investir constituent autant de barrières à l’entrée pour un pays comme la France.

Mon deuxième est économique. Le marché n’a pas acté de décote sur ce ventre mou du marché qui aurait besoin d’un sérieux électrochoc pour redémarrer. Pour ces actifs secondaires, partiellement loués, moyennement situés, avec un potentiel de revalorisation limité et dont le recyclage s’avère difficile, point de salut. La France n’est décidément pas une terre d’accueil pour ces actifs distressed qui s’échangent ailleurs en Europe.

Mon troisième est conjoncturel. L’environnement économique, fiscal et politique n’engage pas les investisseurs, de surcroît internationaux, à miser sur la planète France. Le manque flagrant de visibilité les engage même à détourner leur regard du marché français tant le climat y est délétère. Doucement mais sûrement, l’Hexagone glisse tout en bas du club de l’Europe résistante, en espérant ne pas encore dégringoler d'une marche supplémentaire.

Mon quatrième, enfin, est immobilier. Le marché locatif francilien est déséspérement en panne. Cette fois-ci, rien n’y fait, les chiffres ne peuvent pas masquer la réalité. La demande placée de bureaux décroche de 25 % en Ile-de-France au 1er trimestre 2013. La spirale infernale est engagée. Pour ces quatre motifs, le marché de l’investissement français devrait être en baisse en 2013 avec 12 à 13 Mds€ investis. Un petit cru en perspective.

Un espoir cependant. L’immobilier est un actif tangible qui, par sa résilience, reste l’un des derniers produits de rendement. Deux caractéristiques qui font l’effet de puissants anti-dépresseurs.

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