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Quand les opérateurs immobiliers se mêlent du coworking

visuel_intro-3.jpg © Photos de Xavier Lahache pour in interiors - Mobilier prêté par Vitra
Secondesk Secondesk © Jared Chulski
Nextdoor Nextdoor © Lionel Samain
Smartdesk Smartdesk © Mikael Lafontan
FDR Flex FDR Flex © Foncière des Régions, Colliers International France, Agence
FDR Flex FDR Flex © Foncière des Régions, Colliers International France, Agence

C’est fait ! L’industrie immobilière s’est enfin emparée du sujet. Après avoir observé quelques pure players creuser leur sillon et tenter de disrupter le modèle du bureau 3/6/9 sur lequel ils étaient assis, les opérateurs immobiliers ont, en ordre dispersé, lancé l’offensive coworking. Résultats : une panoplie d’offres variées, une collection de lignes dédiées, pensées en complémentarité de leur fonds de commerce traditionnel. In interiors a passé au crible les propositions les plus abouties. Verdicts…

Gecina, le pratique

© Jared Chulski

Grand spécialiste du bureau parisien, Gecina est partie le premier sur le sujet du coworking. Avec une conviction forte : les modes et les espaces de travail changent, l’offre de bureaux doit aussi changer. Et une deuxième conviction : il revient au leader de l’immobilier parisien d’ouvrir le bal, de donner le ton. Un peu plus d’un an après cette prise de conscience, la foncière accouche donc d’un concept mais aussi de deux espaces, inaugurés dans la foulée début 2017 et aménagés par l’architecte Artdesk.

« Secondesk se décline en deux offres distinctes : Workafé qui s’adresse d’abord aux clients de Gecina et Creative Room qui représente une offre de salles de réunion. Cette double offre est pensée comme un complément de services au patrimoine tertiaire classique de Gecina », développe Brigitte Cachon, directrice executive R&D, communication et RSE qui ne croit pas du tout à la disparition du bureau classique.

À quand le 3e opus ? Le sujet n’est pas encore d’actualité. La foncière ne verse pas dans la généralisation et répète à l’envi que la phase d’expérimentation s’achèvera fin 2017. Décision sera ensuite d’arrêter, de déployer le modèle qui prend tout son sens avec l’acquisition d’Eurosic ou de faire évoluer le modèle.

Comme dans l’hôtellerie, le juge de paix sera le taux d’occupation que Gecina n’imagine pas en dessous des 60 %. « Avec un taux d’occupation élevé, les rendements des espaces de coworking peuvent être supérieurs à ceux du bureau classique », conclut Brigitte Cachon.

Bouygues Immobilier, le visionnaire

© Lionel Samain

Au générique du film de ses espaces de travail collaboratifs estampillés Nextdoor et lancés en 2014, Bouygues Immobilier vient d’ajouter le nom du leader mondial dans le domaine de l’hospitalité…AccorHotels. Avec cette alliance inédite, l’objectif tient en un acte : conquérir l’Europe sur le très disputé marché de l’hospitality business. Pour écrire ce scénario à quatre mains, François Bertière, P-DG de Bouygues Immobilier, se donne cinq ans. Cinq ans pour se constituer un patrimoine de 80 espaces de coworking dans les capitales et métropoles régionales européennes.

« Face à un marché des espaces de travail collaboratifs en pleine expansion, il était primordial d’aller plus vite pour disposer rapidement d’une taille critique afin de répondre à la forte demande des clients » explique François Bertière. Et, pour réussir ce « partenariat industriel », chacun jouera son propre rôle.

À Bouygues Immobilier d’user de ses compétences des nouveaux usages dans l’immobilier d’entreprise, de son savoir-faire de sélection des sites, de négociation immobilière et d’ingénierie urbaine. À AccorHotels d’agiter son expertise en matière de relation client, de services hôteliers et de conciergerie.

« Le groupe dirigé par Sébastien Bazin mettra aussi à disposition ses canaux de distribution pour développer une nouvelle clientèle et accélérer la croissance de la marque Nextdoor, poursuit la tête de proue de Bouygues Immobilier. Avec son réseau international et sa vision très pertinente du marché private rental et de la conciergerie, AccorHotels nous fera gagner un temps considérable pour sélectionner les emplacements stratégiques (…). »

Icade, le smart

© Mikael Lafontan

D’une idée de tiers-lieux à l’origine pour ses collaborateurs, Icade a fait de son offre Smartdesk un véritable service au bénéfice de ses locataires. Plus qu’un simple espace de coworking, il s’entend d’abord comme un réseau de bureaux nomades répartis dans les cinq parcs d’affaires de la foncière en région parisienne.

À l’intérieur, on retrouve l’esprit « maison connectée » avec un mobilier cosy et coloré sans être trop flashy. Le Smartdesk déploie une variété d’espaces de travail où s’intercalent des plots de deux à quatre postes, en mode ouvert ou fermé, des tables d’hôtes pensées à la fois pour accueillir des équipes en modes projets ou faciliter des échanges informels entre utilisateurs, des salles de réunion imaginées pour le travail collaboratif en groupe comme en privé, ou encore des îlots insonorisés conçus comme des alcôves qui permettent de dialoguer ou de téléphoner sans déranger ou sans être dérangé. Au centre, un espace lounge agencé autour d’une longue table haute constitue le point nodal du Smartdesk, faisant office d’espace de petite restauration, d’information et plus généralement de détente avec moult canapés et sofas.

Résolument connecté, le Smartdesk se consomme depuis son smartphone, de la réservation via une application dédiée jusqu’à l’ouverture de la porte. Se voulant une communauté, chaque Smartdesk est animé par un « smartofficer » qui assure le lien entre les utilisateurs (pardon, les « smartworkers »), mais gère aussi les animations qui ponctuent une journée type dans le bureau nomade vu par Icade.

Foncière des Régions, le stratège

© Foncière des Régions, Colliers International France, Agence

Rien ne sert de courir, il faut partir à point… pourrait être le début de l’histoire de Foncière des Régions sur le terrain du coworking. Le partenaire historique des grands comptes a contemplé avec attention et malice le petit jeu de ses congénères avant de se lancer tout de go sur ce marché naissant mais galopant. Avec une mixité inédite d'espaces. Une ambition non dissimulée : tisser un réseau de 10 à 20 sites à l’horizon 2020. Et surtout un modèle différenciant incarné par cinq briques indépendantes les unes des autres : le coworking version tiers-lieux, le flex office, les plateaux projets ou corpoworking customisés pour ses clients et enfin les salles de réunion innovantes ultra connectées. Sans oublier le barista...

Cinq propositions pour draguer un spectre large d’entreprises, de la multinationale qui reste indéniablement son cœur de cible aux TPE-PME. Foncière des Régions voit au-delà de l'Île-de-France et cible les grandes métropoles (Paris, Lyon, Marseille, Bordeaux et Toulouse) dans une optique de maillage du territoire sur du patrimoine existant ou futur.

En partenariat avec Colliers, Foncière des Régions entend imaginer, à chaque fois, une nouvelle expérience qui repose aussi sur un volet services ultra dopé. Les premiers flagships qui s’exprimeront sur des surfaces conséquentes sont attendus pour octobre à Paris et Marseille. Avant une forte accélération courant 2018…

 

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