La semaine prochaine s’ouvre le MIPIM PropTech Europe, le premier forum européen dédié à l’innovation dans l’industrie immobilière. Cette initiative est d’abord un formidable contre-feu à l’assimilation de l’immobilier à la rente. La vision est encore partagée dans les hautes sphères publiques et politiques et aboutit à des contresens économiques, que l’on retrouve dans une politique fiscale toujours aussi instable, pour un secteur qui pèse plus de 10 % du PIB et emploie un peu plus de 2 millions de personnes.
Le choix de Paris pour la première édition du MIPIM PropTech Europe montre que l’immobilier est un pan à part entière de la French Tech. Tout en confortant la France et en particulier Paris dans sa volonté de devenir une terre d’innovation, il reflète aussi le retour du pays sur le devant de la scène économique. Un retour confirmé par les classements, à l’exemple du dernier baromètre d’attractivité EY qui remet la France dans le peloton de tête européen et qui place Paris devant Londres au classement des métropoles européennes les plus attractives. Merci (un peu) Macron et merci (beaucoup) le Brexit. Une attractivité retrouvée qui se matérialise aussi par le retour des émigrés (fiscaux ou économiques) dans la capitale. L’insolente santé du marché des appartements familiaux parisiens, où les délais de vente ont été divisés par deux voire par trois, selon le réseau d’agences Daniel Féau, en est un indicateur concret.
Le MIPIM PropTech Europe sera aussi un premier test grandeur nature pour les acteurs de l’industrie immobilière du passage de l’innovation de laboratoire à sa concrétisation sur le terrain, voire de l’émergence de nouveaux modèles économiques.
Le monde de « 5N » selon Régis Chemouny, responsable du secteur immobilier chez KPMG : celui des Nouveaux acteurs du secteur ou Nouvelles alliances, des Nouvelles perspectives de création de valeur, des Nouvelles stratégies, des Nouveaux business models et des Nouveaux risques. L’univers de la PropTech reste un secteur difficile à sérier. Selon le conseil, les allocations de capitaux globaux dans les entreprises immobilières innovantes ont doublé depuis 2012, passant de 166 Mds$ à 320 Mds$ en 2016.
Sur la même période, les fonds d’investissement dédiés à la PropTech sont passés de 221 M$ à 2,6 Mds$. Depuis les fonds de capital venture pullulent, y compris à l’initiative des acteurs traditionnels de l’immobilier. En France, KPMG et l’association Real Estech recensent quelque 400 start-up gravitant autour de l’immeuble. Pour ceux qui en doutaient encore, cette agitation prouve que l’écosystème immobilier est en pleine révolution. Reste à faire passer le message à Jupiter.
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