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Carole Delga, Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée

Le foncier et les territoires vus par Carole Delga

Après des études universitaires à Toulouse et à Montpellier, Carole Delga intègre la fonction publique territoriale. Successivement élue maire, vice-présidente de la Région Midi-Pyrénées, députée de Haute-Garonne, nommée secrétaire d’État déléguée au Commerce, à l’Artisanat, à la Consommation et à l’Économie sociale et solidaire en 2014-2015, elle est élue présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée le 4 janvier 2016. Entretien.

Publi-rédactionnel en partenariat avec Conseil régional Occitanie Pyrénées-Méditerranée

Carole DELGA, présidente de la Région Occitanie / Pyrénées-Méditerranée © Grollier Philippe - Region Occitanie

Business Immo : Vous êtes partenaires des Assises nationales du foncier et des territoires, pourquoi vous être investis dans cet événement ? Quelle importance revêt le sujet pour votre région ?

Carole Delga : La région de l'Occitanie connaît une croissance démographique importante et notre défi est le suivant : comment accueillir bien et durablement 1 million d’habitants supplémentaires à l’horizon 2040, en maintenant, voire en améliorant la qualité de vie des habitants actuels, et aussi en limitant l’impact de cet accroissement de la population, notamment sur le plan environnemental ?

C’est l’enjeu qui structure notre schéma régional « Occitanie 2040 », autour duquel nous menons une vaste consultation avec tous les acteurs du territoire. Cela implique d’organiser et de rééquilibrer le territoire mais cela implique également de changer notre modèle de développement et notamment de définir des règles de partage de l’espace.

Ce changement de modèle, auquel la Région entend contribuer, concerne tous les domaines de l’aménagement du territoire : mobilité, développement économique, transition énergétique, habitat, alimentation, agriculture, adaptation aux risques liés au changement climatique. S’investir dans tous ces domaines nécessite à un moment ou à un autre de mener une action en matière de foncier, dont on a coutume de dire qu’il est la « matière première de l’aménagement ». Il s’agit donc d’un sujet central pour la Région.

BI : Quelles sont les réflexions que mène actuellement votre Région autour du foncier et des territoires ?

CD : La loi NOTRe de 2015 renforce le rôle des Régions en matière d’aménagement du territoire. Notre vision politique considère l’ensemble des territoires, car tous recèlent des potentialités et des atouts, parfois nouveaux. On peut trouver de bons projets partout, y compris en zone rurale ou de montagne. Il n’y a pas de délaissés. Nous donnons un cap, et sous réserve de respecter le cadre que nous déterminons, nous faisons confiance aux territoires, à leur intelligence et à leur imagination. Nous tissons ensuite des partenariats sur mesure et adaptés au cas par cas dans le cadre de contrats ou d’appels à projet. Dans ce contexte, l’Occitanie, comme d’autres Régions françaises, décide de monter en compétence et en responsabilité dans les domaines de l’aménagement, du foncier et de l’urbanisme. Cela dit, ces sujets ne sont pas totalement nouveaux pour la Région, et des initiatives ont déjà vu le jour : par exemple, la Région pilote depuis 2018 un dispositif partenarial de soutien à la reconquête des friches urbaines et industrielles. Elle organise également l’accueil d’activités économiques sur son territoire via le soutien de zones d’activités de qualité, les OZE (Occitanie Zones Économiques), et de l’immobilier collectif. Autre illustration : la Région anime avec l’État une communauté de travail sur l’évitement, la réduction et la compensation des impacts des projets d’aménagement sur l’environnement. Ce sujet est primordial dans une région à fort dynamisme démographique et sur laquelle se situent des « hot spots » mondiaux de biodiversité.

Cette dynamique va aujourd’hui s’amplifier : traduire de manière concrète et opérationnelle les orientations d’Occitanie 2040 autour de l’égalité des territoires et du changement de modèle de développement implique de faire évoluer nos dispositifs et nos aides financières, mais également de déployer une offre de services auprès de nos territoires. Je pense ici notamment à l’adaptation aux risques sur le littoral, à la gestion des compensations agricoles et environnementales, à l’accès au foncier agricole… Tous ces sujets nécessitent des outils d’ingénierie, que la Région s’emploie à mettre en place en lien avec différents partenaires comme les services de l’État, la Banque des territoires, les opérateurs fonciers ou encore les agences d’urbanisme et les CAUE.

BI : Qu’attendez-vous de cet événement ?

CD : Lorsque le Lifti et Business Immo m’ont proposé, il y a déjà plusieurs mois, de relancer les Assises du foncier et d’organiser la prochaine édition en Occitanie, j’ai tout de suite donné mon accord de principe. La Région s’est fortement impliquée dans la préparation de cette manifestation, techniquement et financièrement. En effet, la politique de la Région Occitanie en matière de foncier prend de l’ampleur et les Assises seront l’occasion à la fois de communiquer sur nos initiatives, de partager nos expériences et d’échanger avec des acteurs venus de l’ensemble du territoire national et de renforcer le dialogue avec nos partenaires habituels en région dans ce domaine.

Par ailleurs, je souhaite que ces Assises puissent favoriser des échanges riches sur les nombreux enjeux économiques et sociaux qui sont liés aux politiques d’aménagement du territoire, en croisant des regards d’experts, l’expérience d’acteurs engagés sur le territoire et la vision de représentants de la société civile. Ce type d’événement représente une mine de renseignements, une source d’inspiration grâce aux témoignages. C’est une sorte de centre de ressources temporaire ou de bourse aux idées.

Pour obtenir plus d'informations et vous inscrire aux Assises nationales du foncier et des territoires, cliquez ici.

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