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Au creux de la (deuxième) vague

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On ne va pas feindre la surprise. Le reconfinement annoncé mercredi soir par Emmanuel Macron était attendu, redouté même. Cela n’empêche pas d’avoir pris un petit coup au moral. Un peu le sentiment que toute la classe France a pris quatre heures de colle par l’imprudence de certains. Plus vraisemblablement, par l’insouciance de tous.

Au-delà de la punition collective, c’est la facture qui sera élevée pour l’économie française. Bruno Le Maire prévoit une chute de 11 % du PIB malgré le rebond de 18 % au 3e trimestre. Ce que les moyennes cachent, c’est la disparité des situations des acteurs économiques. Certains pans entiers semblent sacrifiés sur l’autel de la santé. La culture, la restauration, l’hôtellerie, une partie du commerce pourront-ils surmonter cette deuxième vague ?

La stratégie de reconfinement introduit une réelle distorsion de concurrence, la plus criante étant dans le commerce où l’on a trié l’essentiel du « non essentiel ». La sémantique est plus que maladroite, vexante, et même vécue comme une injure par certains. Surtout, l’exécutif prend le risque de tuer les plus fragiles. Paradoxal dans la période actuelle.

Des secteurs entiers sont sur une ligne de crête. Le risque d’effondrement est réel pour de nombreux acteurs économiques comme l’a souligné le patron du Medef, Geoffroy Roux de Bézieux. Le gouvernement s’était hasardé à imaginer un plan de relance. Aujourd’hui, c’est un plan de sauvegarde qu’il doit déployer en abordant toutes les facettes, y compris celles des loyers.

Le crédit d’impôt pour les bailleurs est une première réponse pour alléger la facture. Mais bien insuffisante. Dans son assiette, avec seulement un tiers du loyer pouvant être effacé. Au niveau de ses bénéficiaires également, puisque le dispositif est cantonné aux entreprises de moins de 250 salariés et aux secteurs fermés administrativement. Tant pis pour ceux qui ne sont pas directement concernés, mais bel et bien victimes de dommages collatéraux. Tant pis également pour toutes les entreprises du tertiaire sommées de mettre en place le télétravail 5 jours sur 5, mais de continuer à payer le loyer de leurs bureaux.

Les bailleurs ont été lâchés lors du premier confinement alors qu’ils n’étaient en rien responsables de la situation de leurs locataires. Nombreux ont été ceux qui ont fait preuve de souplesse, certains même de générosité. D’autres, plus fermes dans les négociations, ont subi une forme de lynchage médiatique.

Faire croire qu’ils étaient responsables de la situation de leurs locataires faute d’avoir été solidaires avec eux frisait la malhonnête intellectuelle. Mais croire qu’ils seraient immunisés du risque qui pèse sur l’ensemble des agents économiques relève de la méconnaissance profonde de la filière.

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  • Personnes citées

    Bruno Le Maire

    Ministre de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique

    Ministère de l'Économie, des Finances et de la Souveraineté industrielle et numérique

    Emmanuel Macron

    Président de la République

    Présidence de la République - Palais de l'Élysée

    Geoffroy Roux de Bézieux

    Président

    Notus Technologies