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En confiant les rênes de l’entreprise à Félix et Mathias Bertojo, Spirit se dote d’une gouvernance bicéphale qui œuvre dans le sillage de Jean-Claude Bertojo, le créateur de l’entreprise, tout en explorant de nouveaux axes de développement. Cette gouvernance est complétée par un vice-président, Philippe Tricot, ainsi que l’arrivée récente d’un directeur général adjoint, Frédéric Ermeneux. Créé en 1988, le groupe, qui enregistre aujourd’hui un volume d’affaires annuel de 371 M€ et 430 M€ d’actifs sous gestion, a résisté à la crise, avec des volumes de production et d’écoulement maintenus, ainsi qu’un accroissement de ses fonds propres (147 M€). En octobre 2020, la société de gestion spécialisée en investissement immobilier Spirit REIM Services a obtenu l’agrément de l’Autorité des marchés financiers (AMF) et a annoncé le lancement, le 2 mars dernier, de son premier véhicule d’investissement « Esprit Pierre Plus » avec La France Mutualiste. Cette SCI investira principalement dans les parcs d’activités en France, existants ou en Vefa, une typologie d’actifs sur laquelle le groupe est positionné via sa filiale de promotion d’immobilier tertiaire, Spirit Entreprises. Spirit REIM Services devrait réaliser ses premières acquisitions à la fin du premier semestre, avec une cible d’actifs sous gestion d’une valeur de 150 M€ à l’horizon 2023-2024.
Opérations de croissance externe
Déjà implanté sur une partie du territoire français (Paris, Strasbourg, Lyon, Nice et Marseille) et dans quelques métropoles à l’international (Barcelone et Madrid en Espagne, Tampa et Atlanta aux États-Unis), Spirit veut accélérer son développement en régions. « Nous poursuivons l’ambition de tripler le volume du groupe en dix ans et pour ce faire, nous utiliserons le levier de la croissance organique des branches existantes et sommes susceptibles de nous intéresser à des opérations de croissance externe », affirme Mathias Bertojo. Peu présent sur l’axe nord/ouest, le groupe vise des métropoles telles que Lille, Rennes, Nantes mais également, Bordeaux, Toulouse, ou Montpellier. « Nous sommes également susceptibles de regarder les portefeuilles qui viendront accroître notre masse critique de gestion pour compte de tiers, dès lors qu’ils seront cohérents avec les classes d’actifs ou adjacents à celles dans lesquelles Spirit s’est spécialisé », ajoute le coprésident, qui aspire à la continuité plutôt qu’à la disruption.
Soucieux d’adapter le modèle d’entreprise familiale au développement du groupe et aux évolutions constantes du marché immobilier, Mathias et Félix Bertojo entendent s’armer de moyens et de ressources supplémentaires pour relever les défis qui les attendent. En effet, dans un contexte de durcissement réglementaire des conditions d’implantation et de construction, notamment introduit par la loi Climat, les projets doivent se penser de façon globale et sur le long terme. « Nous sommes attachés à ce qui crée de la valeur dans la durée et au maintien de performances pérennes, au prix d’un fonctionnement raisonnablement actif », confie Mathias Bertojo. Il se veut réaliste et pragmatique face aux difficultés structurelles et conjoncturelles. « Les fondamentaux de nos marchés sont extrêmement favorables. La démographie et l’activité économique françaises plaident en faveur de l’immobilier dans un temps long, surtout si l’on considère que la crise sanitaire a fait naître de nouveaux besoins en matière de locaux d’activités et de logements », assure-t-il.
De nouveaux métiers
La conclusion de nouveaux partenariats devrait permettre au groupe de changer d’échelle, sur le plan national et, pourquoi pas, à l’international. « Pour suivre notre plan de route, nous allons étudier toutes les potentialités de structures existantes qui participeront à notre déploiement géographique ainsi qu’à l’acquisition de compétences et de savoir-faire, en complément de nos métiers actuels », précise Félix Bertojo qui annonce le lancement de nouvelles branches d’activité au sein du groupe. Ainsi, en parallèle de ses trois métiers historiques, la promotion en immobilier résidentiel, en immobilier d’entreprise et la gestion d’actifs, Spirit s’oriente désormais également vers l’immobilier géré sous toutes ses formes (résidences étudiantes, seniors, hôtelières…). « Nous nous intéressons particulièrement aux gammes émergentes de produits gérés, telles que le coliving et le coworking, qui répondent aux besoins de liberté et de flexibilité des nouvelles générations d’utilisateurs », indique Félix Bertojo, convaincu que la consommation de l’immobilier est en train d’évoluer, passant d’une logique de propriété à une logique d’usage. Ce n’est d’ailleurs pas un hasard si les investisseurs institutionnels qui avaient par le passé cédé leur parc immobilier, se mettent à regarder de près ces actifs plus souples dans leur gestion et porteurs de croissance à l’avenir.
