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La consommation de données mobiles explose. L’avènement du très haut débit grâce au déploiement de la 5G sur le territoire fluidifie la communication, les nouveaux usages offerts par le smartphone. Cette technologie se heurte aux bâtiments, de moins en moins perméables à la réception des signaux. Le 6 avril, le groupe TDF a publié un livre blanc intitulé « Connectivité Indoor 4G-5G, vos bâtiments sont-ils prêts ? ». Le document sensibilise les grandes foncières, spécialistes de l’immobilier commercial et de bureau, de la nécessité d’inclure la connectivité indoor dès la conception du bâtiment. Elle est désormais un fluide tout aussi indispensable que l’eau, l’électricité ou le gaz !
Pourquoi TDF, acteur historique de la diffusion des ondes sur les territoires, a-t-il édité un livre blanc sur la connectivité des bâtiments ?
Remi Kaeppelin : À chaque instant de la journée, nous consultons notre smartphone. La couverture intérieure des bâtiments, centres d’affaires et commerciaux, hôpitaux, universités, en réseau 4G est insuffisante au regard des besoins de débit des mobiles actuels et deviendra rapidement problématique avec les besoins futurs portés par la 5G et l’explosion de consommation de données associée. La crise sanitaire a accéléré la transition numérique. Nous avons gagné sept ans de développement digital avec le recours forcé au télétravail, l’explosion des achats en ligne, la généralisation des consultations de télémédecine et les réunions en visio. La connectivité indoor va s’accélérer avec la montée en puissance de la 5G et la généralisation du parc de mobiles compatibles. Avec le développement du télétravail, les bureaux deviennent des lieux partagés où cohabitent des salariés de diverses entreprises, du coworking et une multitude de nouveaux services : conciergerie, casiers connectés, réservation de la salle de sport, location de véhicules, paniers repas. La 5G sera également le vecteur du développement de l’IoT au sein du bâtiment connecté, continuant d’enrichir les usages et les services (clik & collect…).
Quel sera l’impact de la généralisation de la 5G sur les communications à l’intérieur des bâtiments ?
Posséder quatre barres de réseau ne garantit pas une connectivité optimale ! Bien souvent, la qualité de la couverture mobile se dégrade entre l’extérieur et l’intérieur d’un édifice. Le livre blanc recense les facteurs expliquant ce phénomène : l’environnement, l’architecture ou les matériaux utilisés qui deviennent imperméables à la propagation des signaux mobiles extérieurs, notamment les bâtiments HQE/RE2020.
À la différence des fréquences basses, utilisées notamment par la 2G, la 3G et la 4G, les fréquences hautes de la 5G (3,5 GHz) ne pénètrent pas correctement dans les bâtiments HQE. Or, cette technologie qui multiplie par dix le débit va se généraliser sous trois ans. Ce n’est pas un sujet lointain, bien au contraire ! Lorsque la 5G sera démocratisée, la consommation de données et les usages numériques vont s’accélérer. Les utilisateurs préféreront alors un réseau 5G sans coupure entre l’intérieur et l’extérieur du bâtiment, offrant des débits comparables voire supérieurs au wifi. Déjà actuellement, 80 % des communications se font à l’intérieur, alors que la couverture mobile des opérateurs se fait essentiellement en extérieur.
Selon votre étude, l’attractivité d’un bâtiment dépend de sa connectivité. Sans connexion internet ou avec un débit au compte-gouttes, l’immeuble perd de sa valeur ?
Oui, tout à fait ! Juste après la localisation, la connectivité se positionne en deuxième position des critères les plus importants exprimés par les entreprises et leurs salariés. La connectivité a un réel impact sur la valeur d’usage d’un bâtiment. Un immeuble mal connecté se loue de moins en moins bien. Ce délai de vacance coûte au final plus cher que le déploiement d’une connectivité indoor par la foncière. Un bâtiment « Ready 5G » constitue un réel argument commercial et différenciant sur le marché, notamment au travers de labellisations structurées (WiredScore, R2S), un accélérateur de la location ou de la valorisation de l’immeuble.
Concrètement, quelles solutions offre TDF ?
La solution de couverture mobile indoor portée par TDF repose sur un Distributed Antenna System (DAS), permet de déployer une infrastructure antennaire mutualisée et d’offrir une couverture homogène et performante sur l’ensemble du bâtiment. Après avoir équipé ces dernières années les infrastructures (tunnels, métros, système ferroviaire) TDF se positionne comme un opérateur neutre qui supporte tous les réseaux de communication en offrant la même connectivité à Orange, SFR, Bouygues et Free. Par ailleurs, nous mettons notre savoir-faire d’opérateur de réseaux pour garantir une qualité de service et accompagner nos clients dans la mise à niveau et l’intégration des dernières technologies. Nous voulons devenir le partenaire de long terme des foncières en apportant un service de couverture sur l’ensemble de leur parc immobilier. À titre d’exemple, TDF a effectué deux campagnes de mesures sur la connectivité d’un immeuble de bureaux avec et sans DAS. Avec le DAS allumé, les résultats montrent une nette amélioration du service aux utilisateurs avec une multiplication par dix des débits moyens.
Comment diminuer les coûts d’installation d’un DAS ?
Auparavant, la question de la connectivité était traitée de manière isolée pour chaque immeuble avec l’aménagement d’une station de base. Désormais, le « BTS Hôtel » offre la possibilité de mutualiser l’installation et donc d’amortir l’investissement. Pour les foncières, cette stratégie permet de couvrir en même temps plusieurs immeubles distants de moins de 5 km. Le BTS Hôtel peut être situé dans des locaux à l’extérieur du bâtiment. Afin de mutualiser les infrastructures (BTS Hôtel, fibre optique), le développement d’une stratégie multi-sites et l’anticipation des travaux de déploiement sont les clés permettant d’optimiser les coûts, l’intégration paysagère des antennes et la performance de la couverture.
Remi Kaeppelin, Directeur de l’Indoor
