L’immobilier a de la ressource. C’était la baseline du salon Simi qui s’est tenu cette semaine. De la ressource, l’immobilier va en avoir besoin.
De la ressource financière d’abord, pour passer ce choc des taux qui a ébranlé tout l’édifice bâti ces dernières années, avec précaution ou avec audace, par les investisseurs. Clairement, le marché distingue d’ores et déjà les acteurs endettés des autres. Les premières victimes tombent, y compris des historiques, à l’image du groupe Réside études placé sous procédure de sauvegarde ce mois-ci.
De la ressource financière, il en faudra, d’autant plus que la filière se doit de passer un autre mur, celui de la décarbonation. Ce n’est même plus une question de performance ou de valeur, c’est devenu une question de liquidité des actifs, c’est-à-dire de survie. Et si la facture n’est pas encore quantifiée (ou quantifiable), elle sera assurément salée.
D’autant que pour la mettre en œuvre, il faudra une autre ressource, celle du capital humain. L’une des inquiétudes sources de la filière immobilière est de retenir les talents et d’en attirer de nouveaux dans un momentum de crise qui s’annonce long et profond.
Mais l’immobilier est aussi une ressource. Et pas que fiscale, comme le voit Bercy.
Plus que jamais, l’immobilier d’entreprise (ou plutôt l’immobilier pour les entreprises) est un outil clé pour soutenir la volonté de réindustrialisation de la France portée au plus haut niveau de l’État. À ce titre, il mérite d’être davantage facilité que noyé dans un carcan d’injonctions normatives parfois contradictoires. De même, il ne peut être une variable d’ajustement locale, et devrait être une cause nationale au nom du contrat social qui devrait nous unir plus que nous diviser.
Ce contrat social à la base duquel se trouve le logement. L’apathie du gouvernement n’a pas choqué que les professionnels de la profession. Elle heurte tout autant les forces économiques que le bon sens des ménages. Surtout que l’immobilier dans son acception globale reste un support d’épargne rassurant pour les Français.
Ces aspects, l’exécutif les a un peu oubliés ces dernières années, tirant à hue et à dia sur un secteur trop vite assimilé à la rente.
Heureusement, les acteurs immobiliers ont une autre ressource. Mentale cette fois. C’est ce qu’ils se sont efforcés de montrer lors d’un Simi particulièrement animé. On verra qui aura encore de la ressource lors de l’édition 2024.
