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DTZ-BNP : fin du premier acte

L’opération « Project Singapore » - entendez l’OPA de SGP sur DTZ pour le compte de BNP Paribas – n’aura finalement pas eu lieu. Les deux parties – Saint Georges Participations (actionnaire de référence de DTZ Holdings à hauteur de 55 %) et BNP Paribas - avaient jusqu’au 17 octobre pour aboutir à un accord. Après six mois de (trop ?) longues négociations, le rapprochement entre les deux conseils en immobilier d’entreprise a finalement avorté. Ce projet prévoyait, rappelons-le, un spin-off du nouvel ensemble et une cotation dans un délai de cinq ans. L’OPA de SGP sur DTZ valorisait la société à 160 M€.
Derrière cet échec, plusieurs pistes de réflexion peuvent être dégagées. Le contexte économique et financier, tout d’abord, a certainement contribué à rendre l’opération difficile. Surtout depuis l’été meurtrier en Bourse où toutes les opérations de fusions-acquisitions peinent à se concrétiser quant elles ne capotent, à l’image de l’OPA abandonnée de FDR sur Foncière Paris France.
Le scénario de la vente forcée de DTZ semble aussi avoir fait long feu. Entre les lignes des communiqués financiers, on comprend que DTZ a pu renégocier une partie de sa dette auprès de ses banquiers et notamment la Royal Bank of Scotland. Plus d’urgence donc pour vendre.
Enfin, la partie de poker-menteur a eu raison de l’opération. BNP Paribas n’était, en effet, pas seul sur les rangs. Un groupe australien – UGL –, dont la branche immobilière est dans les mains d’un ancien de DTZ - aurait lui aussi manifesté son intérêt, contribuant à brouiller les pistes.
Cet échec, qui n’est qu’une demi-surprise, reporte les projets de concentration au sein du monde du conseil en immobilier d’entreprise, gage de sa visibilité. BNP Paribas ne jouera pas tout de suite dans la cour des grands, entendez par là au niveau mondial, aux côtés des CBRE et autres Jones Lang LaSalle. DTZ pourra, lui, reprendre le business. « Aujourd’hui est un bon jour parce qu’il apporte de la clarté pour nos équipes et nos clients », a immédiatement réagi John Forrester, le directeur général de DTZ, reconnaissant que l’activité du conseil a été perturbée par les discussions autour de l’OPA. « DTZ a la capacité de survivre en tant qu’entreprise indépendante », a-t-il ajouté. Le mieux serait quand même d’en vivre.

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