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[EDITO] L'immobilier tertiaire rate son examen de passage

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On a beau prendre les chiffres Immostat du 1er semestre 2015 par tous les bouts, le constat est sans appel : ils sont mauvais. A la location, la demande placée dévisse de 22 % par rapport au S1 2014 et même de 24 % par rapport au T2 2014. A l'investissement, la chute - plus surprenante tant elle tranche avec le discours ambiant d'opulence - est brutale avec des volumes engagés qui s'écroulent de 38 % versus S1 2014 et de 68 % versus T2 2014. Par pudeur, on ne dira rien sur le sacro-saint loyer facial qui progresse - on ne sait pas très bien comment - de 2 % par rapport au trimestre précédent, exception faite des mesures d'accompagnement. No comment...

Comment peut-on, objectivement, expliquer cette double déroute ? L'absence de grandes transactions reste, sur le marché locatif, l'argument le plus recevable. "Une vingtaine de mouvements de ce type a été recensée depuis le début de l'année. Un chiffre en baisse de 60 % d'une année sur l'autre", confirme DTZ. La jauge admise par les brokers - d'ordinaire si optimistes - s'oriente désormais vers un cru 2015 autour des 1,7 million de m², bien en-deçà du cap acceptable des 2 millions de m² sous lequel le marché de l'immobilier d'entreprise entre officiellement en crise. La petite mécanique de la déprime se met en place : une offre immédiate qui repasse au-dessus de la barre des 4 millions de m² et un taux de vacance qui s'établit autour des 7,5 %. Seules nouvelles engageantes : la résilience de la poche des petites et moyennes surfaces parisiennes et le come-back des opérations en blanc. Honnêtement, on a du mal à croire au redressement annoncé par les brokers tant que la croissance économique ne créera pas des emplois de bureaux.

Moins compréhensible est l'effondrement du marché de l'investissement. Là aussi, le manque de méga-deals - spécifiquement commerce - est avancé. La raréfaction de l'offre de qualité est également un argument solide. Signe que les investisseurs restent sélectifs... Mais à la différence du marché locatif, les perspectives restent engageantes tant l'afflux des liquidités est conséquent, les brokers misant à fond sur l'effet rattrapage au S2 2015. Au petit jeu des anticipations, les paris vont bon train, s'accordant sur un cru résolument supérieur à 20 Mds€, inscrivant alors 2015 au panthéon des meilleures années de l'investissement français. Chiche ?

 

 

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