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Méka Deal

Le patrimoine francilien de Gecina et Eurosic © Gecina

Si ce n’est le deal de l’année, c’est au moins la surprise de la cheffe. A défaut d’avaler la petite bête, Gecina mange la grande. Ecartée sans ménagement de la tentative de rachat de Foncière de Paris en dépit d’une contre-offre plus généreuse sur le papier que celle d’Eurosic, Gecina a surpris le marché en signant le rachat de son ancien adversaire. Une opération à 3,3 Mds€ qui la ramène dans la cour des très grands. Une cour qu’elle n’aurait jamais dû quitter sans l’intermède espagnol.
Que retenir de cette opération à ce stade ? D’abord que Gecina conforte une taille critique et se place en position de leader européen sur le secteur du bureau. Qui plus est sur le premier marché tertiaire d’Europe continentale : Paris. A ceux qui craignent une surexposition, il suffit de remettre en perspective le 1,5 million de m2 détenus par Gecina sur la taille du parc francilien qui s’élève à 57 millions de m2. Et puis, une exposition de premier choix sur la région Capitale s’avère stratégique au moment où se lance le projet du siècle, le Grand Paris. Pour de nombreux investisseurs, Gecina occupe une place enviable.
Ensuite, si Gecina fait clairement du bureau sa priorité stratégique, elle n’a pas abandonné le logement. Au grand dam de nombreux analystes financiers qui préfèrent toujours des véhicules purs, mais peut-être avec raison à l’heure où l’on assiste à un retour des investisseurs institutionnels sur le résidentiel. L’arrivée d’un ancien conseiller d’Emmanuel Macron à la tête de la business unit Logement annonce peut-être une évolution de la doxa de Gecina sur cette question. D’ailleurs, Méka Brunel s’est gardée d’inclure le pôle résidentiel dans le programme annoncé de 1,2 Md€ de cessions dans les 12 prochains mois.
Enfin, pour ceux qui jugent le prix trop élevé, l’avenir dira si acheter du bureau à près de 10 000 €/m2 dans Paris intra-muros est une hérésie ou au contraire un pari sur l’avenir de la Capitale, nouvelle coqueluche des investisseurs depuis l’élection présidentielle. La facture ne semble pas si douloureuse pour Gecina qui revient à des ratios de LTV en norme avec le marché et semble en mesure de pouvoir lever 1 Md€ lors d’une prochaine augmentation de capital.
Moins de six mois après son arrivée à la direction générale de Gecina, Méka Brunel signe aussi une victoire personnelle, avec cette opération « amicale » loin de s’apparenter à une quelconque revanche, qui la place un peu plus haut dans le panthéon des grands patrons de l’industrie immobilière. Reste maintenant à délivrer !

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