Peut-on sauver le centre commercial ?

Le centre commercial est mort, vive le centre commercial ? Jadis la martingale des investisseurs, encensé pour sa capacité à générer des cashflows adossés à la consommation stable des Français, le centre commercial a été bousculé au cours de la dernière décennie par une série de chocs exogènes qui ont remis en question la pertinence de son modèle. Le succès mitigé de nombreux actifs inaugurés au cours du dernier millénaire laissait-il présager une saturation du marché ou un essoufflement du modèle ? Quelle place occuperait-il dans les habitudes de consommation à l’heure de la montée du e-commerce ? Les consommateurs seraient-ils de retour après les fermetures à répétition occasionnées par la pandémie de Covid-19 ? N’en déplaise aux oiseaux de malheur, la crise sanitaire aura prouvé que le centre commercial a toujours un rôle prépondérant à jouer dans l’écosystème de l’immobilier, pour peu qu’il sache s’adapter à son temps. La crise existentielle ayant laissé place au renouveau, des modèles novateurs émergent autour de l’expérience client et de la mixité d’usages. Attirés par des prix désormais plus attractifs, les investisseurs immobiliers, particulièrement les institutionnels, ont pris conscience de la révolution en cours et s’intéressent de nouveau au secteur. D’autant que la loi Climat et résilience et son objectif de zéro artificialisation nette pourraient bien avoir fait des centres commerciaux un gisement foncier de choix pour demain. Non, le centre commercial n’est pas mort, mais serait-il plutôt au début d’une nouvelle vie ?