La Fnac quitte le centre commercial du Millénaire, à Aubervilliers. Elle n'a pas voulu attendre que le paquebot lancé il y a moins de dix-huit mois atteigne sa vitesse de croisière. Aucun centre commercial récent n'a pourtant fait le plein au démarrage, et certains connaissent même des débuts très difficiles. S'il faut rappeler que leurs aînés n'ont pas nécessairement fait mieux, il serait vain de nier que l'insécurité des projets est aujourd'hui à son comble. D'autant que l'écart continue de se creuser entre une évolution de plus en plus rapide de l'économie comme des modes de consommation, et une gestation toujours très lente des projets, de l'ordre d'une dizaine d'années.
Dans quels projets investir en ces temps incertains ? De plus en plus, il faut se garder de surestimer la force d'attraction intrinsèque du commerce liée au seul critère de sa taille. La concurrence du commerce en ligne vient inexorablement affaiblir cet "atout", puisque l'on peut aujourd'hui quasiment tout trouver sans sortir de chez soi. La crise actuelle de la consommation devrait accélérer la remise en question du gigantisme. Ce qui redevient déterminant dans ce contexte, et n'est ni plus ni moins qu'un retour aux fondamentaux, c'est d'apporter la bonne offre au bon endroit. Un nouveau quartier appelle naturellement de nouveaux commerces de proximité. Le drive et la superette de station-service marquent des points en étant simplement là où on a besoin d'eux. Les gares ou les grands équipements sportifs ou culturels sont aussi un champ de développement prometteur, bien que le modèle, en termes d'offre, soit encore à perfectionner voire à inventer.
Le conseil : Ne vous en remettez pas à l'idée que la puissance de l'offre "fera le travail". Analysez en revanche soigneusement les attentes de la clientèle ciblée et la manière dont l'offre s'insère dans son contexte particulier.
