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État de choc

Le logement au coeur des débats © Adobe Stock

Gabriel Attal nous refait le coup du choc d’offre. Et le couple avec celui de la simplification. Lors de son discours de politique générale prononcé mardi dernier à l’Assemblée nationale, le Premier ministre a (enfin) évoqué la question du logement. Ce qui tend à prouver que le sujet est sur la table de l’exécutif, même en l’absence d’un ministre ou d’un secrétaire d’État dédié.

C’est à peu près la seule bonne nouvelle, car le reste est à l’avenant tant l’absence d’une véritable politique du logement est criante. Gabriel Attal propose de simplifier les normes, revoir les DPE, faciliter la densification, accélérer les procédures, lever les contraintes de zonage… Une petite musique entendue maintes fois et qui n’a jamais trouvé de traduction concrète sur le terrain. Le Premier ministre avance aussi quelques petites mesures gadgets, à l’exemple de la réquisition de bâtiments vides, notamment de bureaux. Il s’attaque enfin au dogme du logement social, recevant une volée de bois vert de la part de la nomenklatura des HLM et du mal-logement.

On a vraiment du mal à croire que cette addition de poncifs pourrait aboutir à un quelconque choc d’offre. Taquin, le président de la Fnaim aurait préféré un « choc de solutions ». La quasi-totalité des acteurs de la filière a manifesté sa déception, voire son incompréhension face à l’inertie de l’exécutif.

Faute de plan gouvernemental, c’est du côté du Parlement qu’il faut peut-être se pencher pour « déverrouiller » le secteur. Et cette semaine, une proposition de loi très pragmatique portée par le député Romain Daubié (Modem) ambitionne de faciliter la transformation de bureaux en logements. Comment ? En permettant de déroger aux règles du plan local d’urbanisme pour délivrer un permis de construire autorisant la transformation de bureaux en logements. En proposant un permis de construire réversible à destinations successives. Et surtout en permettant l’assujettissement des opérations de transformation de bureaux en logements à la taxe d’aménagement.

Avec sa proposition de loi, le député Romain Daubié espère lever le dernier obstacle à la transformation de bureaux obsolètes, celui des élus locaux. Car le marché, lui, va rendre l’équation économique hier impossible, aujourd’hui plausible, et demain… peut-être relutive. Mais ne rêvons pas, il ne va pas créer un choc à lui seul. La crise du logement ne fait que continuer.

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