Depuis 2008, le commerce international connaÓt un taux de croissance en deçà de la croissance du PIB mondial. même si cette évolution est une forme de retour à la normalité après trois décennies de déploiement des chaînes de valeur mondiales, il faut probablement aussi y voir ici un ensemble de mutations plus profondes qui font que les échanges internationaux ne sont plus ce qu'ils étaient. Comme si l'émergence des BRIC n'avait pas suffi à bouleverser la structure géographique et sectorielle des échanges commerciaux internationaux et la hiérarchie des puissances économiques, le commerce international reçoit, en effet, de nouveaux coups de butoir qui devraient constituer autant d'éléments de rupture. Dans cette nouvelle ère de la globalisation 2.0 ou 3.0 (c'est selon), les grands pays émergents ne sont plus les seuls ou les principaux facteurs à l'origine de ces nouvelles perspectives. La révolution numérique est probablement le déterminant le plus puissant de cette reconfiguration de la donne commerciale internationale. Il en résulte trois restructurations majeures : 1) de nouveaux profils d'opérateur émergent, 2) le contenu des produits échangés évolue considérablement et 3) les routes commerciales connaissent une réorientation significative.